Il n'a jamais été aussi facile aujourd'hui de trouver des sources d'inspirations : tout le travail des artistes contemporains est accessible sur Internet.
La tentation est grande de céder à la facilité et de ne pas faire preuve d'originalité en s'appropriant le travail d'autrui. La contrefaçon pourra se manifester dans trois situations.Les deux premières sont classiques, tandis que le troisième cas est relativement récent.
Le premier cas est celui de la copie servile : l’œuvre d’un artiste est reproduite à l’identique. C’est une situation à laquelle l'on est de plus en plus confronté. Internet et la place de plus en plus grande de la photographie contemporaine expliquent l’exposion de cette contrefaçon.
Nombreux sont les artistes photographes qui découvrent que leur travail avait été reproduit sans leur consentement sur un site web ou sur une publicité. Parfois leurs oeuvres se retrouvent en vente sur des sites de banque d’images.
Le second cas est la contrefaçon par imitation : l’œuvre n’a pas été reprise à l’identique, elle a été seulement reproduite partiellement. La difficulté est alors de savoir si le dispositif original de l’œuvre a été repris ou non. Alors que s’agissant du premier cas, la solution est prévisible en raison du caractère servile de la contrefaçon, il n’en va pas de même dans cette seconde hypothèse. La solution est imprévisible faute de critères objectifs et le résultat est édifiant : pour des cas identiques ou similaires les solutions ne sont pas identiques ou similaires. Ainsi, la surprise est grande, lorsque le juge considère que la marque « Domaine Cheval-Blanc Signé » qui identifie un vin, ne contrefait pas la marque « Cheval Blanc » notoirement connue pour désigner un grand cru. Alors que dans une autre affaire touchant aux produits viticoles, le juge a retenu que la marque « Premier de Lichine » portait atteinte à la marque « Château Prieuré Lichine ». Dans le même ordre d’idées, il n’est pas facile de cerner les raisons faisant que la marque « Marinelli », exploitée pour désigner des vins et spiritueux, est jugée contrefaisante de la marque antérieure « Martini », exploitée pour des produits de même type, alors que la marque « Lacom », exploitée pour désigner des produits de parfumerie, n’est pas jugée contrefaisante de la marque antérieure « Lancôme », exploitée pour des produits identiques.
Cela étant, le caractère imprévisible de la solution ne dissuade pas les artistes d’agir car ce qui compte c’est le message qui est adressé : mon travail doit être respecté et je n’entends laisser personne se l’approprier.
Le troisième cas est plus récent, plusieurs artistes découvrent que des œuvres leur étant attribuées étaient mises aux enchères. Il ne s’agit plus de contrefaçon mais de faux. Ces nouveaux cas m’étonnent car jusqu’à présent les faux concernaient des œuvres anciennes ou modernes acquises par des particuliers, mais pas des artistes vivants ayant entre 40 et 70 ans.
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