L’art figuratif n’existe plus, seul l’art minimal mérite que l’on s’y intéresse. Voilà le leitmotiv qui revient le plus souvent lorsqu’il s’agit d’évoquer l’avenir de la peinture. Ce postulat est faux car il oublie une donnée essentielle, voire existentielle de l’art : sa capacité à innover, à se régénérer et à surprendre. Non, l’art figuratif n’est pas mort et les œuvres du jeune peintre Mathieu Cherkit exposées à Paris à la galerie Jean Brolly sont là pour en témoigner.
L’œuvre de Mathieu Cherkit étonne, surprend et ne laisse personne indifférent. Sur de grandes toiles, Mathieu peint la maison et le jardin de son grand-père. Pour ce faire Mathieu ose aller sur un terrain sur lequel aucun peintre n’a tenté de s’aventurer en utilisant un jeu de couleurs que seuls s’étaient appropriés Vuillard, Bonnard ou Matisse. Mais la filiation s’arrête là car Mathieu imprime avec force sa « patte » sur ses toiles par l’épaisse couche de peinture dont il les recouvre ce qui lui permet de jouer avec les formes, les perspectives. Chaque tableau est une énigme car le sujet principal : une salle de bain, un salon, une cuisine est en réalité un prétexte pour convoquer notre regard et nous inviter à percer le mystère des objets ou des situations insolites que Mathieu à caché, nous obligeant ainsi à « rentrer » dans le tableau.